Auteur/autrice : <span>Emmanuelle Galy</span>

Déontologie du Gestalt-Thérapeute

ASSOCIATION EUROPÉENNE DE GESTALT-THÉRAPIE

EAGT – European Association for Gestalt Therapy

 

1/ RELATIONS THÉRAPEUTE/CLIENT 
1.1/ La relation client-thérapeute est une relation professionnelle dans laquelle le bien-être du client est la préoccupation première du thérapeute.

1.2/ La dignité, la valeur et le caractère unique du client doivent être respectée en toutes
circonstances.

1.3/ Les Gestalt-thérapeutes ont pour objectif de promouvoir un élargissement de la conscience, d’encourager l’auto-soutien, de faciliter le développement du self et l’autonomie du client. Ils visent en même temps à élargir l’éventail des choix disponibles, leur volonté et capacité à accepter la responsabilité des décisions qu’ils prennent.

1.4/ Les Gestalt-thérapeutes doivent reconnaître l’importance de la relation pour l’efficacité de la thérapie, connaître le pouvoir et l’influence inhérente à la situation. Le Gestalt-thérapeute doit agir en cohérence avec cette reconnaissance et ne pas exploiter ses clients financièrement, sexuellement ou émotionnellement en fonction de son propre avantage ou de ses propres besoins.

1.5/ Le harcèlement sexuel, sous forme de commentaires, gestes, contacts physiques de nature sexuelle, délibérés ou répétés, n’est pas éthique.

1.6/ Le Gestalt-thérapeute a besoin d’être vigilant lorsque d’autres relations ou des engagements extérieurs entrent en conflit avec les intérêts du client. Lorsqu’existe un tel conflit d’intérêts, il relève de la responsabilité du thérapeute de le déclarer et d’être prêt
à travailler les problèmes impliqués.

1.7/ Les Gestalt-thérapeutes ont besoin de reconnaître que les relations duelles telles que, relations d’employeur, d’ami proche, de famille ou de conjoint altéreront probablement leur jugement professionnel.

2/ LA CONFIDENTIALITÉ

2.1/ Tous les échanges entre le Gestalt-thérapeute et le client doivent être considérés comme confidentiels. Lorsqu’un Gestalt-thérapeute a un quelconque doute à propos des limites de la
confidentialité, il doit rechercher de la supervision.

2.2/ Le client doit être informé que dans des circonstances extrêmes, lorsqu’il représente un danger pour lui-même ou pour les autres, le Gestalt-thérapeute peut sortir de la confidentialité et entreprendre une action appropriée.

2.3/ Lorsqu’un Gestalt-thérapeute souhaite faire usage d’informations spécifiques recueillies au cours du travail avec un client en vue d’une conférence ou d’une publication, il doit obtenir la permission du client et préserver son anonymat.

3/ LA COMPÉTENCE

3.1/ Les Gestalt-thérapeutes doivent porter attention aux limites de leurs compétences. Lorsque le Gestalt-thérapeute reconnaît qu’il atteint ses limites, la consultation d’un collègue ou d’un superviseur est essentielle. Il peut aussi s’avérer approprié d’adresser le client à quelqu’un d’autre.

4/ LE DÉVELOPPEMENT CONTINU
4.1/ Les Gestalt-thérapeutes ont une responsabilité particulière qui consiste à poursuivre leur
développement personnel et professionnel au travers de thérapie personnelle, supervision régulière et formations complémentaires. La recherche et la publication sont également encouragées.

5/ LA RESPONSABILITÉ
5.1/ Les Gestalt-thérapeutes acceptent des clients adaptés à leur formation, à leurs compétences et à leurs modalités de supervision.

5.2/ Les contrats avec les clients, qu’ils soient écrits ou verbaux, sont explicites à propos des
honoraires, des modalités de paiement, des congés, des annulations de séance de la part du client comme du thérapeute. La durée de la thérapie, l’envoi à un autre thérapeute, la fin de la thérapie sont l’objet d’une discussion avec le client et un accord mutuel sera recherché.

5.3/ Les Gestalt-thérapeutes doivent envisager un besoin particulier de supervision en cas de crise personnelle, de maladie physique, comme moyen de gérer les frontières de leur relation professionnelle.

6/ LA PUBLICITÉ
6.1/ La publicité doit se limiter à des descriptions des services disponibles et des qualifications de la personne qui les fournit. La publicité ne doit pas comporter de témoignages, faire de comparaisons ni impliquer d’aucune façon que les services concernés sont plus efficaces que ceux qui sont fournis par d’autres écoles ou organisations de psychothérapie.

7/ LA SÉCURITÉ
7.1/ Les Gestalt-thérapeutes doivent prendre les précautions appropriées pour assurer la sécurité de leurs clients dans l’environnement physique dans lequel se déroule la thérapie.

7.2/ Il est fortement recommandé aux Gestalt-thérapeutes de s’assurer que leur travail professionnel est couvert de façon appropriée par des assurances adaptées.

8/ LES POURSUITES LÉGALES
8.1/ Tout membre de l’EAGT poursuivi en justice ou se trouvant l’objet d’une condamnation civile suite à la plainte d’un client doit en informer le Conseil de l’EAGT.

Quels sont les signes du burn-out ?

Le syndrome d’épuisement professionnel, dit burn-out, est une maladie professionnelle difficile à cerner et très longue à guérir.

Dans le monde professionnel, il peut toucher à la fois les salariés, les chefs d’entreprises, le personnel soignant, les accompagnants mais également les aidants, les étudiants, et même les enfants.

Les symptômes physiques possibles sont marqués en tout premier lieu par de l’épuisement physique et de la fatigue. Viennent ensuite d’autres symptômes comme l’insomnie, des maux de dos, une baisse d’énergie, une perte d’appétit, de l’hypertension, des migraines, des contractures musculaires, …

Il est important reconnaitre les signes du burn-out au plus tôt. La première étape consiste à consulter un médecin. Dépisté trop tardivement, ce syndrome peut déboucher sur une dépression sévère, accompagnée parfois de répercussions physiques sérieuses et pour lesquelles la guérison prendra beaucoup de temps.

Voici les signes qui permettent de reconnaître le burn-out :

  1. Efficacité diminuée demandant qu’on redouble d’efforts
  2. Concentration, mémoire et attention en baisse
  3. Horaires à rallonge pour tenter de compenser
  4. Fatigue chronique, vacances et repos inefficaces
  5. Préoccupations liées au travail qui occupent les pensées
  6. Humeur changeante, irritabilité, pleurs, colères…
  7. Solitude ressentie, entourage impuissant
  8. Maux de tête/dos, virus, palpitations, appétit variable…
  9. Consommation accrue de tabac, café, alcool…
  10. Perte de sens, tout semble « Mission impossible »
  11. Comportements à risque (imprudences)
  12. Cynisme, détachement émotionnel, travail mécanique

Le burn-out a également un impact négatif sur les relations personnelles, pouvant entraîner un isolement ou une perte de lien social.

Le plus difficile dans le vécu d’un burn-out est souvent de reconnaitre que l’on ne va pas bien et d’accepter l’idée de s’arrêter, le temps qu’il faut. Vous avez atteint vos limites et une pause est nécessaire. Un travail thérapeutique est recommandé à ce moment-là pour vous accompagner dans cette traversée et vous aider à en sortir.

 

 

Quelles différences entre les psy ?

Il n’est pas toujours facile de se repérer entre ces différentes professions.

Voici un aperçu de ces métiers afin de vous aider dans votre choix de spécialiste :

. Un psychiatre : c’est un médecin spécialisé dans le diagnostic, le traitement et la prévention des troubles psychiques. Il a suivi une formation médicale et est autorisé à prescrire des médicaments. Le psychiatre peut également proposer une psychothérapie mais ce n’est pas toujours le cas.

. Un psychologue : il a suivi une formation universitaire en psychologie. Il n’est pas médecin et ne peut pas prescrire de médicaments. Il est formé pour évaluer et diagnostiquer. 

. Un psychothérapeute : le terme psychothérapeute désigne un professionnel formé à l’accompagnement en psychothérapie (via des entretiens réguliers thérapeutiques). En France, il est nécessaire d’avoir une formation spécifique et d’être enregistré auprès de l’Agence Régionale de Santé pour pouvoir utiliser le titre de psychothérapeute. Depuis 2004, ce terme est réservé aux psychiatres et aux psychologues qui souhaitent suivre et accompagner leurs patients.

. Un psychopraticien (dont le Gestalt-Thérapeute) : il fait le même travail qu’un psychothérapeute mais sa formation est généralement issue d’une école privée. Les psychopraticiens ont souvent une formation complémentaire dans diverses disciplines telles que le psycho-corporel, la psychanalyse, la Gestalt-thérapie, la PNL, l’EMDR, etc. Ils peuvent travailler dans des contextes similaires à ceux des psychothérapeutes mais leurs compétences et leur expérience peuvent varier considérablement en fonction de leur formation et de leur pratique. Il est donc important de se renseigner sur la formation et les certifications d’un psychopraticien avant de s’engager.

. Un psychanalyste : c’est un thérapeute qui soigne en utilisant la méthode psychanalytique inventée par Sigmund Freud. Il n’a pas de diplôme reconnu officiellement. Parfois, les psychologues ou les psychiatres sont également psychanalystes.

La dépression, une épreuve pour grandir

La dépression est une maladie psychique à ne pas confondre avec la détresse émotionnelle (circonscrite dans le temps), les crises d’angoisse ou bien l’expérience dépressive (qui surgit lors d’un deuil par exemple et qui est tout à fait normale).

N’importe qui peut se sentir déprimé pendant une brève période de temps ou avoir des crises d’angoisse de temps en temps mais cela ne signifie pas qu’il souffre de dépression. La dépression est quelque chose de beaucoup plus profond. Elle relève d’un sentiment persistant de tristesse, de solitude, de chagrin, d’inutilité et de douleur émotionnelle. Si elle n’est pas traitée au bon moment, elle peut conduire une personne au désespoir, voire au suicide.

Elle est d’ailleurs ressentie beaucoup plus douloureusement lorsque l’on ne parvient pas d’emblée à trouver une raison ou une explication réelle à sa souffrance.

La dépression se caractérise par une absence : une absence de ressentis, une absence d’émotions, d’envie. Cette absence est également présente dans la relation entre le thérapeute et son client.

La dépression est aussi liée à la perte, perte de quelque chose mais à la différence du deuil, nous ne savons pas vraiment ce qui a été perdu, ce qui manque. Quel est ce vide qui est ressenti si profondément ?

En Gestalt-thérapie, le thérapeute prendra le temps de rejoindre son patient dans cette absence, dans ce que le patient éprouve sous toutes les formes et restera à côté de lui le temps qu’il faudra. Tout ce qui est bon pour le patient (besoin d’être accueilli inconditionnellement, de sentir de la chaleur, de faire entendre sa tristesse, d’exprimer ses déceptions douloureuses) sera soutenu, vécu et déployé avec le thérapeute. Car derrière le sentiment de tristesse, se loge souvent une rage, une rage contenue qui devra être entendue et qui aura à être exprimée. Le Gestalt-thérapeute sera également présent à ce moment là pour accompagner son patient à exprimer cette saine colère.

Une prise en charge médicamenteuse peut s’avérer nécessaire dans le même temps que le travail en psychothérapie.

« L’absence est le pont entre nous : Gestalt-thérapie des expériences dépressives »

Gianni Francesetti (dir.)